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Comment s’équiper ?

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Pour entreprendre ma marche, je me suis équipée d’un smartphone, d’un carnet A5, d’une bouteille d’eau et d’une bonne paire de chaussures. Le smartphone a été un GPS pour m’aider  à traverser les différents espaces vécus. Pourquoi le smartphone pour m’orienter ? C’est un outil facile à utiliser et moins encombrant que la carte en papier, du fait de sa taille. De plus, ce petit appareil renferme de nombreuses fonctionnalités. Il peut tout aussi bien me servir de carte pour me repérer ou d’appareil photo pour capturer l’instant. Cet outil permet alors d’avoir plus de mobilité et donc de repousser ses limites physiques. J’ai traversé des territoires habités par différentes populations, je voulais donc rester discrète pour capturer leur quotidien. Le smartphone permet d’être moins repérable pour se fondre dans la masse. Avec le GPS du smartphone, le marcheur se rend moins compte des espaces qu’il traverse.

Bien que l’aspect physique de la carte en papier permette de donner une matérialité aux territoires (ce qui les rend tangibles). Pourtant au XXIème siècle, avec les nouvelles technologies, l’outil du smartphone offre de nouvelles fonctions pour aller plus loin. En effet, il est possible de suivre directement un trajet sans errer et se perdre. De plus, on peut lire ou faire apparaître sur l’écran des informations supplémentaires, chose qui n’est pas possible de faire sur une carte en papier. Il s’agit notamment  des commerces, des différents trajets possibles, de la météo mais aussi d’autres services tels que la communication, l’heure, le nombre de kilomètres  parcourus… Cela me donne une vision globale des espaces que je traverse et m’aide parfois à mieux les comprendre.

 

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Recherches

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La comparaison entre mon parcours et le trajet du RER A ( parfois souterrain, parfois aérien) est un outil d’analyse et d’observation sur un territoire précis. De cette démarche naissent plusieurs oppositions. Il s’agit tout d’abord d’analyser la vitesse du déplacement du RER par rapport à la lenteur de la marche et au rythme du corps. Mais aussi de comparer notre perception de l’espace et du paysage à l’intérieur du RER avec celle que l’on a lorsque l’on parcourt la ville et l’espace public. Aller marcher était évident pour nourrir une réflexion et parler de mon expérience.

Le RER A, qui traverse Paris d’Est en Ouest relie Cergy-le-haut, Poissy et Saint Germain en Laye à Boissy-Saint-Léger et Marnes-la-vallée-Chessy. Elle est la première ligne construite en France. Celle-ci suit la Seine et passe par des gares touristiques avec beaucoup de flux de personnes,  comme à Châtelet, Marne-la-Vallée-Chessy (Disneyland), et Vincennes. Cette ligne est une des lignes les plus denses du monde et la plus dense d’Europe avec 308 millions de voyageurs par an (soit 50 000 voyageurs par heure sur le tronçon central) pour 108 km de ligne (1). Le RER A a été construit en 1977 pour « Mieux vivre dans la ville ». À l’époque, cet ouvrage représentait le développement et la modernisation : « Partout, pour tous, il faut mettre les progrès technologiques au service de transports en commun plus confortables, non encombrés d’un accès facile, ni bruyants et ni polluants.

Des transports collectifs qui ne soient pas le recours des plus défavorisés, mais un outil moderne au service de tous, utilisé par tous. Tout justifie en effet que, loin de permettre dans les villes un usage immodéré de la voiture individuelle, nous donnions la priorité aux transports collectifs. Les besoins du public, la rareté de l’espace, la nécessité de protéger l’environnement, celle aussi contemporaine, d’économiser l’énergie.» (2).

Le RER A est donc une des lignes les plus importantes de l’île-de-France. Quel est alors son impact sur le territoire? Mon parcours durait 5 heures par jour, comprenant environ 3 heures de marche (soit 10 à 15 km) et 1 à 2 heures de transport. En comparaison, le RER atteint une vitesse maximale de 100 km/h dans Paris intramuros et de 120 km/h entre Torcy et Marne-la-Vallée-Chessy. Elle contient 108 km de ligne dont 26 km en souterrain et 76 km sur le domaine RATP. Un train met en moyenne 3 minutes à se déplacer entre chaque gare (3).

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La marche possède un caractère poétique, symbolique mais aussi scientifique. : « combien de km serai-je capable de parcourir avant l’épuisement ? » Marcher devient aussi une unité de mesure d’un territoire pour l’analyser et en rendre compte.

1

RATP,  «Les chiffres-clés du RER A»

Disponible sur : https://www.ratp.fr/travaux-ete-rer/les-chiffres-cles-du-rer (en ligne)

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2

Discours de Valéry Giscard d’Estaing, INA, Inauguration première ligne du RER et visite de la station Châtelet-les Halles.

Disponible sur :

https://www.ina.fr/video/CAB7700383001/inauguration-premiere-ligne-du-rer-et-visite-de-la-station-chatelet-les-halles-video.html (en ligne)

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3

RATP,  «Les chiffres-clés du RER A»

Disponible sur : https://www.ratp.fr/travaux-ete-rer/les-chiffres-cles-du-rer (en ligne)

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Ligne RER A.png
Cergy-le-Haut
Poissy
Saint-Germain-en-Laye
Croquis rer.png
Croquis rer.png
Marne-la- Vallée-Chessy 
Val d'Europe
Bussy-Saint-Georges
Vincennes
Torcy
Lognes
Noisiel 
Noisy-Champs
Noisy-Le-Grand-Mont d'Est
Gare de Lyon
Nation
Val de Fontenay 
Bry-sur-Marne
Neuilly-Plaisance
Châtelet
Croquis rer.png
Boissy-Saint-Léger

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Protocole

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Pour encadrer mes recherches et mes analyses, j’ai établi une liste de questions à me poser et à noter à l’arrivée de chaque gare. A partir de ces questions, j’ai développé une grille pour faciliter ma prise de notes. Cette analyse se divise en trois grandes parties : le construit (les infrastructures, l’architecture…), le sensible (matérialité, sens, éprouvement …), et enfin le social (les rencontres, flux de population…). Il ne me restait donc qu’à remplir ce tableau sur place pour gagner du temps. S’en est suivi mon protocole de marche pour encadrer mon voyage :

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- Prendre le RER jusqu’au terminus (pour le premier jour)

- Arriver à chaque gare : répondre à la grille préparée et prendre des vidéos/photos pour rendre compte de l’ambiance et ne pas oublier les détails importants.

- Entre chaque gare : prendre régulièrement des notes sur un carnet accompagnées aussi de vidéos/photos.

- Marcher en suivant le RER au plus proche (sans se mettre en danger) en suivant un chemin dans l’espace public (et non sur la voie chaussée)

- Lorsque je ne me sens plus capable de continuer à marcher, je reprends le RER à la station ou je me trouve.

- Le lendemain, je reprends le RER jusqu’à la gare ou je me suis arrêtée de marcher.

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La marche a duré 6 jours. Je faisais des pauses entre chaque marche allant de quelques jours à quelques semaines. La  première marche a commencé le 28 août et la dernière le 3 octobre.

Type de marche
Perception
Fatigue
Ouïe
Odorat
Toucher
Gout
Vue
Je profite de cette étape pour faire une pause sur un banc de la place.
Agréable pour faire une pause. Je prends le temps d’acheter de l’eau et de manger un croissant en observant la population vivre sur la place. Malgré le mouvement, l’ambiance reste calme.
Je suis encore excitée de cette nouvelle expérience. J’écoute les conversations et regarde les gens passer. J’ai l’impression de regarder une pièce de théâtre.
Il fait très chaud sur place.  Les arbres me servent d’abris.
Beaucoup de bruits se mélangent. Il y a les passants, les enfants qui sortent pour se retrouver et surtout un homme qui s’est assis pour jouer de la guitare. La musique et les discussions s’entremêlent.
Je sens l’odeur du pain chaud sorti du four mélangé à la pollution dû à la circulation des voitures. Celle-ci est tout de même réconfortante.
Le banc en pierre (minéral) sur lequel je me suis assise apporte de la fraîcheur.
J’en profite pour acheter du sucre et une bouteille d’eau car j’ai la gorge sèche. Cela me procure un bien être et m’apaise.
La lumière n’est pas aveuglante, elle illumine tout de même la place avec sa chaleur.  Les couleurs y sont douces.
Ambiance
Ennui
Temps

Le sensible

Infrastructure
Service
Route
Commerce
Point d'eau 
Mobilier
Les habitations sont blanches, propres, avec très peu de dégradation et pas très haut (3/4 étages) : Permet d’avoir la vue du ciel dégagé : agréable

De l’extérieur de la gare nous ne pouvons deviner qu’il y a un RER: discret.

Gare routière est derrière la place : cachée.

Tous les piétons de la place converge vers le centre commercial pour faire des courses. Les autres commerces sont au rez-de-chaussée autour de la place.
Aucun
Bâtiment

Les matériaux sont minéraux :

Gris, enrobés. Les voitures tournent autour de la place réservée aux piétons. La place est en pavé. Il n’y a pas beaucoup de trafic.

Lampadaires, Bancs en pierre, Poubelles

Ils sont en bon état et répartis autour de la place.

Signalétique 
Le paysage est très urbain mais il y a de la végétation autour de la place : ce qui la rend plus agréable. Les arbres ramènent de la fraîcheur et cachent les voitures.
Aucuns panneaux indiquent la gare à l’extérieur de la place. J’ai pu cependant suivre les rails. La signalétique est très discrète pour les gares.
Urbain/Rural
Gare

Le construit

Gare

Val d’Europe

16h57

31 août 2020

24 degrés

ensoleillé

Autrui
Type
Allure
Passage
Regroupement
Rencontre
La plupart des passants sont des jeunes sortant du lycée ou des familles. Ils sont venus pour faire des courses au centre commercial.
Les passants ne semblent pas pressés. Seuls quelques-uns sortent du RER. Mais nous ne sommes pas en heure de pointe.
Beaucoup de gens vont et viennent du RER et de la gare routière. Cependant quelques groupes s’arrêtent sur la place pour se retrouver et discuter.
La place est vivante : elle constitue un point de rendez-vous avant de prendre le métro, ou d’aller voir un film au centre commercial... On se rencontre, on s’y retrouve et on reste pour discuter.
Je n’ai pas échangé avec les piétons mais nos regards se sont souvent croisés.

Le social

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